L’Abbaye du Valasse porte un autre nom, notre dame du vœu. On devrait plutôt parler de double vœu, puisqu’au 12e siècle, Mathilde l’Emperesse, la petite fille de Guillaume le Conquérant avait fait le vœu de fonder une abbaye alors qu’elle était retenue captive à Oxford. Dans le même temps, Galéran de Melan fit un vœu identique s’il parvenait à rechaper sain et sauf d’une terrible tempête au retour de croisade. L’un et l’autre ayant eu la vie sauve, décidèrent donc de fonder une abbaye
L’archevêque de Rouen, conseilla à Galeran de Meulan et Mathilde d’unir leurs vœux et c’est ainsi que le 18 février 1156, le pape Adrien IV confirma la fondation de l’Abbaye du Valasse sous le nom de Notre Dame du Vœu.
Une communauté de moines cisterciens vint alors s’y installer. Les moines cisterciens obéissaient à la règle de Saint Benoît, tournés vers la prière, vers le travail manuel et la valorisation des terres.
Au cours des siècles, l’Abbaye du Valasse va subir toutes les affres de l’histoire.
La guerre de Cent Ans, pendant laquelle l’église abbatiale fut détruite. Elle fut ensuite reconstruite durant les 15e et 16e siècles dans un style gothique, assez éloigné de la sobriété du style cistercien. Mais l’Abbaye subira de nouveau des dégradations en1516.
À la Révolution, l’Abbaye a été vendue comme bien national. Son abbatiale est détruite et le reste de l’Abbaye devient la résidence d’un riche négociant havrais : Jacques-François Begouen, en 1792.
C’est à lui que l’on doit ses allures de château classique qu’on lui connaît aujourd’hui. C’est à cette époque également que les abords du domaine sont aménagés par l’architecte Pierre-Adrien Paris.
Ces transformations furent poursuivies par la famille Fauquet-Lemaitre, qui devint propriétaire des lieux en 1833. Elle quittera l’Abbaye après la Seconde Guerre mondiale.
L’Abbaye du Valasse devient ensuite une laiterie où l’on produit un fromage baptisé Le Lillebonne. La production fromagère va entraîner d’importantes dégradations à l’édifice qui nécessite une réhabilitation importante au cours de la première décennie du 21e siècle.